Pêche de nuit à Saint Jean de Luz
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Il est 20H30 quand l'Aîrosa quitte le port de Saint Jean de Luz avec six hommes à son bord. Construit en 1953, le bateau est aujourd'hui inscrit au patrimoine maritime. Bateau de pêche traditionnelle, on y taquine notamment le thon à la canne, mais cette nuit, ce sera la pêche au chinchard. Attiré par les lueurs des projecteurs laissés sur une petite barque, un banc de chinchards se regroupe, sa présence est signalée par le sondeur. L'Aîrosa décrit alors un large cercle autour de la barque illuminée, mettant à l'eau un filet tournant de 300 mètres. Pendant ce temps, l'équipage pêche le poulpe à la ligne, histoire d'améliorer la paye. Deux heures plus tard, le piège s'est refermé sur le banc et 1,3 tonne de poissons finira dans les cales du bateau. La ronde macabre pour les maquereaux espagnols se déroulera un seconde fois dans la nuit. Vers 6h00, l'Aîrosa rejoint les quais de la criée de Saint Jean de Luz. L'équipage décharge le poisson et le trie. Les grossistes sont déjà installés dans la salle de vente ultra moderne de la criée. Les prix s'établissent selon l'arrivage et la demande, mais depuis quelques années, ils sont en baisse. " Pour gagner la même chose qu'il y a 5 ans, il faut travailler deux fois plus, aujourd'hui on sort même par mauvais temps " note Yves , l'un des marins de l'Aîrosa. Toujours moins de poisson, des prix en chute, l'avenir n'est pas radieux pour les marins-pêcheurs. Pourtant Yves et ses compagnons sortiront demain soir. " On ne peut faire ce métier que par passion, pas simplement avec l'idée de toucher un salaire en fin de mois ".
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